Qu'est-ce que le sublime ?.... tout genre d'écrire reçoit-il le sublime, ou s'il n'y a que les grands sujets qui en soient capables ?.... ou plutôt le naturel et le délicat ne sont-ils pas le sublime des ouvrages dont ils font la perfection ? qu'est-ce que le sublime ? où entre le sublime ? |
LA BRUYÈRE
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I |
sublime |
L'éloquence ne consiste point, comme tant d'auteurs l'ont dit d'après les anciens, à dire des choses grandes d'un style sublime, mais d'un style simple ; car il n'y a point proprement de style sublime, c'est la chose qui doit l'être ; et comment le style pourrait-il être sublime sans elle, ou plus qu'elle ? |
D'ALEMBERT
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Mél. litt. Oeuv. t. III, p. 243 |
sublime |
Il faut savoir que par sublime Longin n'entend pas ce que les orateurs appellent le style sublime, mais cet extraordinaire et ce merveilleux, qui frappe dans le discours, et qui fait qu'un ouvrage enlève, ravit, transporte |
BOILEAU
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ib. |
sublime |
Le pathétique participe du sublime autant que le sublime participe du beau et de l'agréable |
BOILEAU
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Longin, Subl. ch. 24 |
participer |
Je ne me pique, mon cher et illustre maître, d'être ni aussi sublime que Platon, s'il est vrai qu'il soit aussi sublime qu'on le prétend, ni aussi obscur qu'il me paraît l'être ; vous me faites donc trop d'honneur de me comparer à lui |
D'ALEMBERT
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Lett. à Volt. 7 août 1763 |
sublime |
Il ne paraît pas qu'on ait défini le sublime |
LA BRUYÈRE
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I |
paraître |
Il faudrait, Xénoclès, une âme plus sublime |
CORNEILLE
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Agésil. v, 5 |
sublime |
Qu'un plus sublime objet absorbe ma pensée |
DELAVIGNE
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Par. II, 3 |
absorber |
Ce qu'il y a eu en lui de plus éminent, c'est l'esprit qu'il avait sublime |
LA BRUYÈRE
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1 |
avoir [1] |
Tu n'es qu'un conjuré paré d'un nom sublime [du nom d'ambassadeur] |
VOLTAIRE
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Brutus, V, 2 |
paré, ée |
L'éloquence est au sublime ce que le tout est à sa partie |
LA BRUYÈRE
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I |
partie [1] |
Ils saupoudrèrent une hostie de sublimé corrosif |
VOLTAIRE
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Pol. et lég. Digression sur les sacriléges. |
saupoudrer |
Tu n'es qu'un conjuré paré d'un nom sublime [ambassadeur] |
VOLTAIRE
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Brutus, v, 2 |
sublime |
Et je hais un sublime ennuyeux et pesant |
BOILEAU
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Art p. III |
sublime |
Voilà, sublime dervis, la clef de la nature |
MONTESQUIEU
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Lett. pers. 97 |
clef |
Des actes d'une nature si sublime doivent être rares |
RAYNAL
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Hist. phil. XI, 22 |
devoir [1] |
Oui, ce discours sans doute est un élan sublime |
CHÉNIER M. J.
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Charles IX, III, 1 |
élan [1] |
Les fautes considérables d'Homère n'ont jamais empêché qu'il ne fût sublime |
VOLTAIRE
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Louis XIV, 32 |
empêcher |
Quoique les figures soient incohérentes, on y trouve du sublime |
VOLTAIRE
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Moeurs, 82 |
incohérent, ente |
J'ose prendre le parti de l'humanité contre ce misanthrope sublime |
VOLTAIRE
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Pensées de Pascal, Avant-propos |
misanthrope |
Cette tournure de raillerie qui est le sublime de l'insolence |
MARMONTEL
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Mém. VIII |
raillerie |
En sculpture point de milieu, sublime ou plat |
DIDEROT
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Salon de 1767, Oeuv. t. XV, p. 119, dans POUGENS |
sculpture |
Si votre hymen m'élève à la grandeur sublime |
CORNEILLE
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Sert. I, 3 |
sublime |
Saint Augustin, un si sublime docteur, un théologien si exact.... |
BOSSUET
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Avert. repr. d'idol. 5 |
sublime |
Sublime Michel-Ange, ô vieux tailleur de pierre |
BARBIER
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Il pianto. |
tailleur |
Le sublime se traduit toujours, presque jamais le style |
D'ALEMBERT
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Oeuv. t. I, p. 137 |
traduire |
Elle était sans y avoir songé de la plus sublime contemplation |
BOSSUET
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Oraison. |
contemplation |
Sa manière de s'expliquer était sublime, et quelquefois fort enveloppée |
FONTENELLE
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Jugem. de Pluton. |
enveloppé, ée |
Il en résulte [du sublime de la Bible] un ébranlement, un froissement incroyable dans l'âme |
CHATEAUBRIAND
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Génie, II, VI, 3 |
froissement |
Tu n'es qu'un conjuré paré d'un nom sublime, Que l'impunité seule enhardissait au crime |
VOLTAIRE
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Brutus, V, 2 |
impunité |
Comme Zadig se livrait à ce flux et à ce reflux de philosophie sublime |
VOLTAIRE
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Zadig, 9 |
reflux |
Le goût n'est rien qu'un bon sens délicat, Et le génie est la raison sublime |
CHÉNIER M. J.
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la Raison. |
sens [1] |
La simplicité est un des principaux caractères de la beauté ; elle est essentielle au sublime |
DIDEROT
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Pensées sur la peint. Oeuv. t. XV, p. 230 |
simplicité |
On distingue plusieurs sortes de sublime ; il n'est pas toujours véhément et impétueux |
ROLLIN
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Traité des Ét. III, 3 |
sublime |
L'enfant en essayant sa première parole Balbutie au berceau son sublime symbole [de Dieu] |
LAMARTINE
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Médit, I, 18 |
balbutier |
Tout genre d'écrire reçoit-il le sublime, ou s'il n'y a que les grands sujets qui en soient capables ? |
LA BRUYÈRE
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1 |
capable |
On voyait des têtes proprement empaillées qu'on allait porter à la Sublime-Porte |
VOLTAIRE
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Cand. 30 |
empaillé, ée |
Avec un esprit sublime, une doctrine universelle, une probité à toutes épreuves |
LA BRUYÈRE
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VIII |
épreuve |
Prince sublime [Galérius], je vais commencer à punir les factieux qui blasphèment ton éternité |
CHATEAUBRIAND
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Mart. 397 |
éternité |
Ces philosophes prirent le nom de gnostiques, parce qu'ils s'attribuaient une connaissance plus sublime et plus étendue de Dieu |
DIDEROT
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Opin. des anc. phil. Philosophie orientale. |
gnostique |